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Caroline Langill, Changements de polarités

Les arts médiatiques en 1974

Vera Frenkel, String Games: Improvisations for Inter-City Video (Montreal-Toronto, 1974)
Vera Frenkel, String Games: Improvisations for Inter-City Video (Montreal-Toronto, 1974) Vera Frenkel, String Games: Improvisations for Inter-City Video (Montreal-Toronto, 1974) Vera Frenkel, String Games: Improvisations for Inter-City Video (Montreal-Toronto, 1974)
En 1974, Vera Frenkel, Norman White et Jean-Pierre Boyer ont tous les trois créé des œuvres sans précédent dans le domaine des art médiatiques. Avec String Games, Frenkel fut la première artiste au Canada à recourir aux technologies de télécommunication. Cette œuvre, dont le caractère innovateur fut ignoré des critiques et des conservateurs, et qui fut trop brièvement visible en 1974, a longtemps été exclue des discours portant sur les nouveaux médias. Cela jusqu’en 2005, alors que l’œuvre était présentée dans le cadre de l’exposition This Must Be the Place, qui visait à célébrer le 25ème anniversaire du centre d’art InterAccess à Toronto.

Jean-Pierre Boyer, Inedit, 1975 Norman White, Ménage, 1974 Norman White, Facing Out Laying Low, 1977 Norman White, The Helpless Robot, 1987-2002

Le Boyetizeur de Jean-Pierre Boyer n’est pas une œuvre d’art en soi, mais plutôt un outil inventé qui permet de manipuler des images vidéo. La raison pour laquelle j’en fais mention ici est qu’il s’apparente à d’autres œuvres qui, tel le Very Nervous System de David Rokeby, ont modifié notre conception de l’œuvre d’art. De La de Michael Snow, fut d’abord conçu comme un outil technologique permettant la création La Région Centrale, puis re-conceptualisé sous forme d’œuvre d’art. De même, le Boyetizeur aurait pu être considéré comme un projet artistique si Boyer avait été un artiste « collectionnable », ou s’il avait présenté son travail comme étant de nature artistique plutôt que du strict domaine de l’invention.

La prochaine section de mon corpus comporte deux autres œuvres de Norman White. Ménage (1974), constituée de quatre robots interactifs installés au plafond et d’un autre placé sur le sol, fut la première œuvre canadienne intégrant des robots capables d’interagir les uns avec les autres et d’avoir un impact les uns sur les autres. Tout aussi inventive, Facing Out, Laying Low (FOLL), 1977 est une œuvre qui peut « lire » son environnement et réagir aux stimulations des gens qui se trouvent à proximité. La persistance de l’artiste à explorer la robotique pour examiner l’évolution de notre rapport aux machines se traduit par l’effort qu’il continue de fournir pour améliorer et renouveler ses œuvres en les adaptant au fur et à mesure que la technologie évolue. Ainsi, The Helpless Robot (1987) forme avec FOLL et Ménage un tryptique d’œuvres qui recourent à des mécanismes robotiques complexes afin de proposer une forme d’art qui bouleverse et élargit notre façon de cohabiter avec les machines.

Caroline Langill © 2009 FDL