Le programme d’études unique de « Generative Systems », qui favorisait l’exploration pratique de divers outils de communication, jumelait des ingénieurs, des scientifiques, des représentants de l’industrie et des praticiens des arts avec une masse exceptionnelle d’étudiants de différents cycles d’études. Les cours de « Generative Systems » cherchaient d’abord à offrir aux participants des possibilités de collaboration et l’accès à un éventail d’équipement industriel, de professionnels et de techniques généralement exclus d’un cadre d’enseignement académique. L’équipement commercial que Sheridan emploie dans ses cours comprend notamment un thermocopieur (le
Thermo-Fax, prototype du copieur moderne), le copieur plus complexe
Color-in-Color, la technologie
Haloid Xerox, l’imagerie vidéo et, finalement, un logiciel d’infographie.
(1) À la manière d’un laboratoire expérimental d’apprentissage, les cours de Sheridan agencent les besoins et les intérêts des étudiants avec les compétences et l’expertise des scientifiques, dirigeants d’industrie et ingénieurs invités, une approche à l’enseignement qu’elle décrit dans l’extrait suivant d’une entrevue
(a). À terme, les interactions entre les étudiants et les conférenciers ont suscité des idées novatrices sur la relation entre la recherche scientifique et l’avancement technologique en production artistique, et ont donné lieu à la découverte de moyens hybrides d’expression qui conjuguaient des éléments traditionnels de la photographie, du dessin et du design textile avec des progrès de pointe en traitement de l’image.
(2)
Comme nombre d’autres aspects de « Generative Systems », son cursus a évolué progressivement avec le temps. Passant d’un seul cours centré sur les technologies de « reproduction » à un programme régulier d’études axé sur des procédés complexes d’imagerie, le contenu des cours individuels a été déterminé en grande partie par l’accessibilité d’appareils techniques. Ainsi, l’un des éléments des premiers cours de « Generative Systems » était le copieur
Color-in-Color, un appareil de la Minnesota Mining and Manufacturing Company (3M), mis à la disposition des étudiants de la School of the Art Institute of Chicago. Comme outil pédagogique, le photocopieur était un moyen accessible d’examiner les rouages internes d’appareils mécaniques et d’acquérir de l’expérience pratique dans les techniques d’intégration de l’art et de la science. L’exploration des fonctions créatrices des appareils permettait aux étudiants de découvrir des utilisations non courantes de la technologie, c’est-à-dire d’utiliser ces appareils techniques à des fins autres que leur fonction initiale. Comment se servir, par exemple, d’un copieur
Color-in-Color en tant que générateur haut de gamme d’images, pas seulement comme simple appareil de reproduction ? Dans cet extrait d’entrevue, Sheridan discute du rôle de la technologie lors des premiers cours de Generative Systems
(b).
À partir de la septième année du programme, Sheridan avait conçu certains cours de « Generative Systems » pour « donner aux étudiants la possibilité, du point de vue d’un artiste, d’examiner de nouveau l’énergie permettant de générer des images de façon manuelle, mécanique, électronique et photonique... ainsi que de démonter et d’examiner des dizaines d’appareils de communications.
(3) » Les cours, intitulés « Process I » et « Process II », initiaient les étudiants aux propriétés interactives des systèmes de génération d’images au moyen d’une approche fondée sur la pratique. Les exercices d’un cours de « Process I », par exemple (présentés dans le document suivant) donnaient aux participants la possibilité d’appréhender le transfert de l’image électrostatique sans l’aide d’un dispositif mécanique
(c). Les activités en classe et les devoirs, comme des leçons portant sur des techniques de production magnétique, permettaient aux participants de saisir les principes scientifiques complexes dans un contexte pratique et participatif
(d).
Vers la fin des années 1970, le cours « Homography » a été ajouté au programme d’études de « Generative Systems ». Par l’analyse de la relation entre deux objets ou sujets, ce cours mettait de l’avant la production d’art au moyen d’appareils et de techniques de production classiques et émergents. Les étudiants y travaillaient avec un éventail de technologies, utilisant d’abord des stylos et des pinceaux, puis des caméras vidéo, des photocopieurs et des ordinateurs. Comme l’explique Sheridan, « il s’agissait d’une tentative d’identifier la dimension esthétique et la signification du passage des outils anciens aux nouveaux outils.
(4) » L’objectif d’« Homography » consistait à explorer dans le détail les exercices, activités et travaux pratiques présentés au sein des cours « Process I » et « Process II ».