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Vidéographe

(Montréal, Québec, Canada)

Camera vidéo 1/2 (Portapak)
Un des premiers centre d'accès à la vidéo en Amérique du Nord, Vidéographe a été fondé par Robert Forget, cinéaste à l'Office national du film du Canada (ONF), au département du film éducatif, et producteur au sein du Groupe de recherches sociales (GRS) et dans le cadre du programme Société nouvelle durant les années 1960 et 1970.

Forget a été l'un des premiers Canadiens à faire l'acquisition d'un Portapack (1) en 1967 et c'est avec enthousiasme qu'il en a exploré les possibilités. Conscient du potentiel de la vidéo pour les artistes et le public en général, il s'engage à fonder un centre de production vidéo. Après plusieurs obstacles d'ordre administratif à l'ONF, Vidéographe ouvre officiellement ses portes, en 1971, rue Saint-Denis à Montréal (Québec) et il est incorporé, en 1973, comme organisme indépendant sans but lucratif.

Le mandat initial de Vidéographe repose sur trois hypothèses : « les citoyens ont quelque chose à dire; la vidéo leur en donne les moyens; il existe un public pour la vidéo ». (2) Vidéographe commence à mettre sur pied des programmes de production et de distribution et à présenter ses propres productions sur écran. À ce jour, Vidéographe compte trois grands départements où l'on favorise toujours ces principes fondateurs.

Espace Vidéographe est une galerie inaugurée en 1998 qui présente des œuvres intégrant images en mouvement et son dans différents médias. En 2000, Espace Vidéographe élargit ses activités avec des présentations extra-muros en divers lieux à Montréal, tels des bars et autres endroits publics. Parmi les projets présentés, mentionnons un projet d'art audio Soundpool: the Manufacturing of Silence, de Steve Heimbecker (septembre 2001); Corps Exilé, une installation vidéo de Chantal Gervais (novembre 2001); et L'invention des animaux, une exposition solo consacrée au travail vidéo et audio de Jocelyn Robert (janvier 2002).

Le département de la distribution de Vidéographe soutient les artistes à l'échelle locale, nationale et internationale grâce à ses nombreux services et programmes comme Le Club, un service de location de vidéos provenant de la collection du Vidéographe, et un accès en ligne au catalogue qui compte plus de 1100 titres. Vidéographe travaille également de concert avec d'autres centres de distribution ailleurs au monde à la mise en œuvre de programmes d'échange et de présentations spéciales.

Vidéographe est connu pour son dynamique département de production qui offre à ses membres de nombreux programmes, ateliers et services techniques visant l'accroissement des connaissances et l'accès aux technologies. On y trouve aussi des programmes de résidence pour artistes, des possibilités de coproduction, et un soutien en recherche et en expérimentation. Vidéographe a mis sur pied un groupe de recherche et de développement appelé Vitamin Beziehungen. Dirigé par Jean Décarie, artiste et professeur, Louis-Claude Paquin, professeur en communications, et Marc Fournel de Vidéographe, le groupe se penche sur des questions qui relèvent de la cybernétique et de ses applications artistiques. Une fois par mois, le groupe tient un forum où les artistes peuvent commenter leur travail et celui des autres participants en relation avec la cybernétique. En outre, le groupe a mis en œuvre un programme de résidences pour les artistes travaillant en cybernétique soutenu par la fondation Daniel Langlois.

Angela Plohman © 2001 FDL

(1) Introduit par Sony en 1965, le Portapack est une caméra portative légère qui remplaçait l'équipement encombrant disponible sur le marché à l'époque. Parmi les premiers artistes à avoir expérimenté cette technologie, signalons Nam June Paik, Les Levine et Frank Gillette.

(2) Bégin, Jean-Yves. « The Vidéographe Challenge: Great, Good, Cheap ... Electronic Film », sous la direction de Peggy Gale et Lisa Steele. Video re/View: The (best) Source for Critical Writing on Canadian Artists' Video, Toronto, Art Metropole, V Tape, 1996, p. 101.