Série :
Monobandes et installations. - (1969-1997). - 0.65 mètres de documents textuels, 6 vidéocassettes.
Portée et contenu :
Cette série témoigne des expérimentations de Steina et Woody Vasulka avec l'image électronique et rend compte de la genèse des vidéogrammes, installations et performances réalisés entre 1969 et 1999.
Au début de leur carrière de vidéastes, Steina et Woody Vasulka utilisent l'unité de production mobile Portapak pour réaliser des bandes vidéo proches du documentaire direct et expérimentent avec la rétroaction (feedback). Ils classent ces essais réalisés entre 1970 et 1971, au sein de deux cycles nommés respectivement
Sketches et
Studies. Les
Sketches sont constitués de vignettes humoristiques ou de portraits d'amis et de collaborateurs. Les
Studies annoncent le travail à venir en réunissant divers segments de nature expérimentale touchant aux caractéristiques plus abstraites de l'image vidéographique.
Participation, une compilation réalisée en 1977 et composée de séquences tournées entre 1969 et 1971, s'ajoute à ce corpus des premiers essais. Le vidéogramme documente des concerts et performances liés aux mouvements de la contre-culture new-yorkaise alors en essor.
Bien qu'ils produisent ponctuellement des bandes vidéo documentaires, en 1972, Steina et Woody Vasulka mettent de côté cette approche du médium et se consacrent à l'exploration des attributs propres au matériau électronique. Dans un ensemble d'œuvres réalisées en collaboration, Ils utilisent des appareils (modulateurs, synthétiseurs vidéo, incrustateurs, séquenceurs) pour élaborer une sorte de typologie des modes d'affichage du signal vidéo.
Soundprint (1972) et
Noisefield (1974) manifestent des liens de contiguïté entre le son et l'image issus d'une même source vidéo. Avec
Home (1973),
1-2-3-4 (1974) et
Golden Voyage (1974), Steina et Woody Vasulka font défiler plusieurs pistes d'images superposées sur un plan unique selon le procédé d'incrustation. En 1977, à la demande de WNED-Channel 17, la station de PBS à Buffalo, ils réalisent une série d'émissions de nature didactique où sont exposés les résultats de ces premières années d'expérimentation. Dès 1975, leurs démarches commencent à se distinguer. Woody Vasulka poursuit le travail d'analyse de l'image électronique amorcé en 1971 avec
Studies tandis que Steina se définit un langage propre où la recherche phénoménologique et l'interface son/image occupent une place prépondérante.
Depuis le début des années 1970, Steina fait le pont entre sa pratique vidéographique et musicale. Dans la deuxième portion de cette décennie, elle tente de lier divers modulateurs de voltage à son violon pour transformer simultanément le signal électronique affiché sur l'écran et l'onde sonore. La compilation
Violin Power (1971-1977) est constituée de plusieurs segments qui font la chronique de cette entreprise. À la même période, Steina explore des problématiques de la perception et du balisage de l'espace par la technologie. Dans un corpus d'œuvres évolutives intitulé
Machine Vision (1975-), comprenant des installations et des vidéogrammes, elle tente de dissocier l'image du point de vue humain en déléguant la manipulation de la caméra à une série de dispositifs cinétiques. Steina poursuit également des expérimentations avec divers appareils tel que le Digital Image Articulator dont elle participe à la conception avec Woody Vasulka. Dans la foulée de cette recherche, le vidéogramme
BAD et le documentaire
Cantaloup, réalisés en 1979, manifestent une amorce d'exploration plastique de la vidéo assistée par ordinateur.
À partir de
Sasto (1979) et
Selected Treecuts (1980), Steina débute un cycle d'œuvres ayant pour référents des phénomènes naturels qui trouvent leur corollaire dans les constituants de l'image vidéographique. Issus de ce corpus,
The West (1983),
Geomania (1986),
Borealis (1993) et
Orka (1997) réunissent des séquences d'images du paysage désertique du Nouveau-Mexique ou de l'Islande soumises à divers types d'effets. Dans ce cycle, la réalisation conjointe d'un vidéogramme et d'une version installation à plusieurs écrans ou moniteurs devient une solution formelle récurrente.
En 1986, Steina renouvelle la tentative de générer une interface son/image complexe. Elle collabore avec la chanteuse Joan La Barbara à une série de compositions interactives qui donneront lieu au vidéogramme
Voice Windows (1986) et à l'installation
Vocalization (1988). Dans les performances des années 1990, Steina exploite les applications du protocole MIDI, lui permettant de manipuler en temps réel une banque d'images stockées sur vidéodisque.
À travers la série
Time/Energy Objects, ensemble d'essais vidéo réalisés entre 1970 et 1971 puis compilés en 1975, Woody Vasulka tente de générer des images électroniques sans le support de la caméra. Cette recherche se poursuit au cours des années soixante-dix avec
Vocabulary (1973),
The Matter (1974) et
Explanation (1974), bandes vidéo abstraites qui décomposent et circonscrivent les éléments primaires du matériau vidéographique : trame, cadre, vitesse de balayage de l'écran, interface son/image. Un groupe de vidéogrammes fait également état de la manière dont les synthétiseurs vidéo, modulateurs et autres appareils infléchissent l'image vidéo. Dans
C-trend,
Reminescence et
Telc (1974), Woody Vasulka utilise le Rutt/Etra Scan processor pour moduler la ligne de déviation du champ électromagnétique de cette image. À la fin des années 1970, il met à l'essai le
Digital Images Articulator ou
Vasulka Imaging system, convertisseur analogique / numérique conçu avec Jeffrey Schier. Dans la série
Syntax of Binary Images (1980) composée de
Transformation (1978) et
Artifacts (1980), il expose un condensé des applications de cet instrument qui constitue une avancée en matière de codage numérique du signal vidéo.
Au milieu des années 1980, deux vidéogrammes marquent un tournant narratif dans l'œuvre de Woody Vasulka. Avec
The Commission (1983), il emploie la relation entre Berlioz et Paganini comme prétexte à un exposé sur la matérialisation de strates de temps historique dans l'image électronique. Vasulka poursuit ce discours avec
The Art of Memory (1987) où des segments de films d'archives sont incrustés à même un espace électronique représentant le paysage désertique du Nouveau-Mexique.
Dans les années 1990, il conçoit des installations utilisant la robotique et les composantes interactives.
Theater of Hybrid Automata (1990), en chantier depuis 1985, fait converger la quincaillerie lourde avec des logiciels sophistiqués de traitement de l'image en temps réel. Recyclant certaines composantes utilisées dans cette œuvre, Woody Vasulka réalise
The Brotherhood (1990), une série de constructions hybrides qui lient des anciens appareils de guerre aux applications informatiques les plus sophistiquées en matière d'interactivité, dans l'objectif de retracer l'origine militaire des technologies contemporaines.
Cette série comprend une compilation réalisée par Steina et Woody Vasulka de l'ensemble des vidéogrammes distribués, des documentaires vidéo sur les installations et les performances ainsi que des dossiers afférents à chacune des œuvres, qui en relatent la genèse et, dans certains cas, documentent leur diffusion. Ces dossiers contiennent des ébauches de descriptions de projets rédigées par Steina et Woody Vasulka ou d'autres auteurs, destinées à la publication dans des répertoires des distributeurs ou des programmes et des catalogues d'exposition, des scénarios, découpages, schémas techniques, des notes prises à l'étape de conception des projets, des listes des composantes techniques pour les installations, des vues fixes de certains vidéogrammes, de la correspondance avec divers intervenants et des budgets. Bien que ces types de documents se trouvent majoritairement dans les séries
Événements, diffuseurs et distributeurs,
Revue de presse et
Demandes de subvention, la série contient également des communiqués de presse, des cartons d'invitation, des programmes, des catalogues d'exposition, des numéros de périodique, des parties de périodiques photocopiés relatifs aux événements et quelques demandes de subvention.
Titre basé sur le contenu de la série. - Documents en allemand, anglais, finnois, français, islandais, italien, japonais et en néerlandais. - Contient des originaux et des reproductions. - Le classement des documents dans chaque dossier a été établi par le responsable du traitement. - Les bandes maîtresses des vidéogrammes sont conservées par Steina et Woody Vasulka. - Les copies pour leur part, sont distribués par Electronic Arts Intermix (New York, N.Y., États-Unis), Video Data Bank (Chicago, Ill., États-Unis), Montevideo (Amsterdam, Pays-Bas) et CINÉDOC (Paris, France).
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