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Steina

Summer Salt, 1982

Steina, Summer Salt (Sky High), 1982 (extrait) (video)
Steina, Summer Salt (Sky High), 1982 (extrait) (video)
Steina, Summer Salt (Low Ride), 1982 (extrait) (video)
Steina, Summer Salt (Low Ride), 1982 (extrait) (video)
Steina, Summer Salt (Somersault)t, 1982 (extrait) (video)
Steina, Summer Salt (Somersault)t, 1982 (extrait) (video)
Steina, Summer Salt (Rest), 1982 (extrait) (video)
Steina, Summer Salt (Rest), 1982 (extrait) (video)
Steina, Summer Salt (Photographic Memory), 1982 (extrait) (video)
Steina, The Making of Summer Salt, 1982 (version intégrale) (video)
Steina, Warp, 2000
Steina, Lilith, 1987
En décrivant les expériences auxquelles se livre Steina dans Summer Salt, Marita Sturken insiste sur l’approche systématique d’atteinte des limites de la corporéité qui y est déployée. Les contraintes du médium électronique s’exposent de façon auto-réflexive, surtout par des rencontres assez violentes entre la technologie d’enregistrement et l’environnement spatial. Ici encore se déploie la stratégie d’épuiser toutes les possibilités du médium par le truchement d’outils améliorés. Sturken affirme : « Chaque section de ce vidéogramme table sur le segment précédent pour créer une impression exacerbée des dimensions spatiales. Dans Sky High, (a) la caméra est installée sur le toit d’une voiture en mouvement. Une lentille avec miroir convexe produit un effet de « distorsion » à 360 degrés du ciel, où se confondent le paysage du Nouveau-Mexique et l’horizon. Low ride  (b) emploie la caméra de façon diamétralement opposée : Steina la dispose sur le pare-choc de la voiture qui roule à travers le désert... Dans Somersault, (c) Steina développe une sorte de gymnastique ludique avec sa caméra et la lentille réfléchissante, générant une image à 360 degrés d’un torse déployé autour de son point focal. Alors que Steina reconfigure numériquement les arbres qui l’entourent, dans Rest  (d) la caméra atterrit sur un hamac, épuisée, en effet, par ces exercices physiques. Finalement, dans Photographic Memory, (e) des paysages saisonniers sont entretissés et affichés sous forme de séquences qui amplifient la tension entre l’image en mouvement et l’image fixe. » (1)

Steina, Summer Salt (Photographic Memory), 1982 (extrait) (video) Steina, The Making of Summer Salt, 1982 (version intégrale) (video) Steina, Warp, 2000
Steina, Lilith, 1987

Steina précise, dans The Making of Summer Salt (1982), (f) que pour réaliser le segment Somersault, elle a ajouté un tube de verre contenant un miroir convexe à la lentille de sa caméra, donnant lieu à une perspective qui englobe l’espace environnant. Steina déploie deux modes de brouillage des balises spatiales du spectateur : elle saute autour et devant sa caméra dotée de cette prothèse optique, ou bien elle se tient immobile, en s’appuyant contre un arbre, et fait se balancer sa caméra de part et d'autre. Pour chaque mode, au moment où la perspective est déformée, le spectateur peut difficilement distinguer les éléments mobiles des éléments stationnaires. À ce titre, décuplant, réfléchissant les prises de vue et déviant les angles de caméra, cet exercice annonce le traitement variable de segments uniques d’images où des événements parallèles se manifestent (Orka et Warp) et où se déploie un processus de métamorphose (Lilith). Summer Salt constitue une forme d’exercice sur l’espace immersif. Cet espace peut à la fois inclure la présence chorégraphiée de Steina (Somersault) et embrasser la présence aléatoire de spectateurs, qui sont également « enveloppés » dans l’espace d’installation.

Yvonne Spielmann © 2004 FDL

(1) Sturken, Marita, « Summer Salt » in Steina and Woody Vasulka : machine media, op. cit., p.29.