Éphémère de Char Davies a été présentée en première au Musée des beaux-arts du Canada en 1998, lors d'une exposition solo subventionnée en partie par la fondation Daniel Langlois. Avec cette installation, l'immersant déambule dans des mondes virtuels et une imagerie fluides et ambigus car Davies transforme les éléments de la nature (roche, arbre, organe corporel, os) en espaces navigables, éphémères et transparents. La navigation repose sur la respiration et l'équilibre du participant, qui sont mesurés par un ordinateur relié au corps par l'entremise d'une veste dotée d'une interface et d'un casque de visualisation. Malgré ce fardeau technologique, les immersants vivent des expériences plutôt agréables grâce à la respiration nécessairement modulée et aux considérations de Davies à propos du sens que prend l'expérience d'un monde virtuel interactif.
Éphémère témoigne du désir de Davies de repousser les limites de l'interactivité. Selon Jean Gagnon, commissaire de l'exposition, l'œuvre révèle « que cette haute et nouvelle technologie si souvent associée à l'univers et aux jouets masculins peut être mise au service d'une esthétique autre, et qu'une poétique y est possible ». (1)
(1) Jean Gagnon, « Dionysos et la rêverie : l'immersion dans les environnements de Char Davies » in Éphémère (Ottawa : Musée des Beaux Arts du Canada, 1998): n.p.